QU'EST-CE QUE L'ALGERIANISME ?
Il faut remonter au début du XXème siècle, à des écrivains comme Robert Randau, Louis Lecoq et Jean Pomier pour en avoir une idée.
Dans le domaine des arts et de l’écriture, ils nommèrent « Algérianisme » ce que E.F Gautier décrivait comme « un germe d’inconnu » dans cette Algérie en création du début du XXème siècle.
Ils entendaient le débarrasser avec vigueur de la confusion avec « un orientalisme de bazar » auquel le visiteur pressé se laissait facilement aller.
1920 Jean Pomier écrit : "Nous sommes Algériens, et rien de ce qui est algérien ne nous sera étranger…Nous croyons que la meilleure et la plus riche façon d’œuvrer, c’est de ne rien négliger des décors, des aspects et des forces de la vie….
Par application de ces principes, nous considérons comme nôtre tout le mouvant domaine algérien : politique générale, économie politique, rapports éthiques, mêlées d’âmes, la rue, la ville et le bled, l’homme la terre et la mer, l’Algérie d’Icosium et celle d’El-Djezaïr…."
1962 après le déracinement et l’arrivée en France, c’est un groupe de jeunes étudiants « Pieds-Noirs » qui recueillera l’héritage des Algérianistes, et de l’écrivain Jean Pomier lui-même.
1973 Ils sont une dizaine autour de Maurice Calmein pour créer Le Cercle Algérianiste. Jean Pomier et le Bachaga Boualam, les généraux Jouhaud et Salan comme le chansonnier Pierre Jean Vaillard appartiennent alors à son comité d’honneur.
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Les premiers numéros de l’Algérianiste, témoignent tout autant de la modestie des moyens de la jeune équipe que de son engagement et de son talent. C’est aujourd’hui une revue à la qualité reconnue, et qui compte 10.000 abonnés, parmi lesquels plusieurs universités étrangères. A ses débuts, elle s’appuyait sur de conseillers culturels prestigieux tels les professeurs de médecine Goinard et Lagrot, Fernand Arnaudies et l’historien Xavier Yaconno, M. Laradji ou encore Paul Robert.
Avec le temps le Cercle grandit. Il se structure, diversifie ses activités autour de l’organisation de conférences, se préoccupe de littérature, de théâtre, de cinéma. Il se réorganise en fédération qui regroupe maintenant une quarantaine de Cercles locaux et régionaux dont celui d’Aix-en-Provence.
Cet élan lui a permis de concevoir et de réaliser enfin, en la finançant par souscription, la construction à Perpignan, en 2007, d’un mur portant les noms des milliers de Français d’Algérie, hommes, femmes, enfants de toutes confessions enlevés, pour le plus grand nombre après le 19 mars 1962.