M. MACRON et l'Algérie : Pas de pardon ... mais en même temps

Publié le par Cercle Algérianiste d'Aix en Provence

Le président Macron s’est entretenu longuement sur les relations de la France et de l’Algérie avec Kamel Daoud, écrivain et chroniqueur au Point, fin août 2022 et les jours suivants, les propos ayant été publiés seulement le 11 janvier 2023.
Pourquoi tant de temps entre l’interview et sa publication ? Serait-ce "l’exercice périlleux" que représente le fait de traiter de ce sujet, comme le confesse M.Macron ? Peut-être fallait-il aussi oublier l’affaire de l’assassinat barbare de la jeune Lola, en octobre 2022, par une Algérienne placée sous le coup de plusieurs OQTF ?
Il n’en reste pas moins que les propos de M. Macron, malgré leur longueur, ne présentent rien d’inédit par rapport à ce qu’il a pu penser jusqu’alors sur ce sujet : le traumatisme de la colonisation par les populations colonisées et l’expression actuelle de leurs " refoulés " ou bien encore les "récits divergents qu’il faut réconcilier avec l’histoire contemporaine".

Bref, pour lui, pour réconcilier, il faut une histoire commune au goût du jour, probablement à partir des jalons déjà posés : le rapport Stora, la mise en cause "de la responsabilité (…) d’un système et (…) de la France" (à propos de l'exemple du 17 octobre 1961), la re-visitation de la définition de " l’Etat nation ", sans doute pour mieux coller au récit algérien que le chef de l'Etat qualifie pourtant au cours de son entretien d'"artificiel " …

Oui, faire une histoire commune entre les deux pays mais où l’Algérie suivra « son propre chemin et son propre rythme ». Une telle asymétrie est-elle compatible avec un travail commun ?

Bain de foule écourté à Oran - 2022 - Extrait Youtube Bfm/Rmc

Même si M. Macron refuse de demander le pardon exigé par l'Algérie, ce n’est pas parce qu’il reconnait l’œuvre française en Algérie et renie sa déclaration de 2017 sur « la colonisation = crime contre l’humanité ». C’est simplement parce que ce pardon serait une conclusion inappropriée (et/ou prématurée ?) à des liens plus complexes et qu'il souhaite durables. 

Ce que souhaite ardemment M. Macron, en effet, c’est de renouer des liens bilatéraux avec l’Algérie, et tout cet entretien ne vise qu’à la rassurer sur les bonnes intentions de la France, et ce, quitte à considérer, par exemple, que les tumultes qui ont accompagné sa visite à Oran en 2022 n’étaient pas "un rejet", mais, en revanche, ceux qui, à Toulon, ont suivi sa déclaration de 2017, étaient la manifestation "de violence de militants" ("...d’extrême droite et de plusieurs autres personnes").

Sous ces angles-là, et vu bien d’autres propos de cet entretien, l’histoire commune, aux yeux de M. Macron, devra se conformer à la doxa ... 

Publié dans POINT DE VUE

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E
qu'attendre de ce pays et d'une partie de nos hommes politiques,toujours et toujours les français d'Algerie les méchants colonisateurs.Quand je vois ce que la France à créé dans ce pays<br /> Cordialement
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