Obsèques d'Hélie de Saint Marc : le premier homme et l'héritier

Publié le par Cercle Algérianiste d'Aix en Provence

 

Jeudi 29 août nous avons assisté aux obsèques de Gérard Cathala, Vice-président du Cercle Algérianiste d’Aix-en-Provence. La cérémonie a eu lieu dans une chapelle d’Aix-en-Provence qui nous a réunis avec son épouse, ses enfants et les membres de sa famille.


Le lendemain, Vendredi 30 août, nous étions dans la Cathédrale Saint Jean-Baptiste de Lyon. La messe y était célébrée par le Cardinal Barbarin pour le décès du Commandant Hélie Denoix de Saint Marc. L’assistance comptait plus de mille cinq cents personnes.

 

Ces deux hommes, qui ne se connaissaient pas, avaient l’Algérie en commun. C’est elle qui nous rapprochait d’eux, mais leurs liens avec la terre algérienne étaient de nature très différente.


Portrait de Hélie Denoix de Saint Marc

(Le Commandant Hélie Denoix de Saint Marc)

 


A Lyon, le Cardinal Barbarin rappelait les épreuves surmontées par le Commandant de Saint Marc : le camp de concentration, les combats d’Indochine et d’Algérie, puis le risque de la condamnation à mort et l’internement dans les prisons françaises pour avoir manqué à l’obéissance qu’un soldat doit au gouvernement de son pays.

Après le Cardinal Barbarin, le Général  Bruno Dary rappela que l’abandon des populations indochinoises, imposé depuis Paris par le pouvoir politique français, mais que les soldats eurent à imposer sur le terrain, hantait ces officiers. Au péril de leur avenir et de leur vie ils refusèrent de le voir se reproduire pour les Harkis en Algérie et d’en être les acteurs.

Survivre sans compromission dans un camp de concentration exige un courage physique et moral hors du commun, mais se mutiner contre le gouvernement de son pays, en risquant tout, au nom justement de la fidélité à son idéal « Servir », suppose une qualité d’être qui ne se forge pas en un  jour de révolte et au cours d’un seul destin. Il faut trouver de quoi puiser dans l’héritage familial et dans la tradition chevaleresque de la France.  


Adieu(Obsèques du Cdt Hélie Denoix de Saint Marc à Lyon)


Cette réflexion que m’inspirait l’éloge funèbre prononcé par le général Dary me ramenait à Gérard Cathala.


Il avait enduré de plus en plus difficilement le manque de son Algérie natale, mais aussi l’abaissement de la France et la médiocrité des hommes qui prétendent la conduire. Je pensais à lui, à ces Français d’Algérie, à ces amis disparus, à ces anonymes, qu’Albert Camus a peints. Comme l’auteur du Premier homme, les Français d’Algérie avaient parfois grandi sans héritage, mais ils avaient souvent nourri leur fidélité à la France de ces modèles d’honneur et de courage qui furent envoyés nombreux en Algérie. Officiers, mais aussi civils, ils avaient tout risqué et nous les admirions.

Finalement, n'’est-ce pas eux qui avaient fait de nous des héritiers… avec le pire des risques : que nous nous montrions indignes de ce qu’ils avaient légué.

Gerard Cathala

(Gérard Cathala, Vice-président du Cercle Algérianiste d'Aix-en-Provence, inhumé le 29 août)

 

Ces deux hommes sont  morts à un jour d’intervalle : l’héritier de la  tradition française exigeante et glorieuse et le « Pied-Noir » anonyme, chacun profondément attaché à sa patrie charnelle, comme l’écrivait Péguy, et fidèles à leur idéal de jeunesse. A eux deux ils indiquent le cap…. A nous de trouver le chemin.

                                                                                                                        Evelyne Joyaux

Présidente du Cercle Algérianiste d’Aix-en-Provence

 

 

 

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(Obsèques du Cdt Hélie de Saint Marc - le Général Dary rend hommage au grand homme)


affluence

( Affluence aux obsèques du Cdt Hélie de Saint Marc)

Publié dans MANIFESTATIONS

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